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C hères Bruxelloises, Chers Bruxellois,

Nous souhaitons vous présenter nos meilleurs vœux pour 2050.
Pourquoi pour 2050 ? Parce que nous sommes aujourd’hui arrivés à un moment décisif pour faire les bons choix de long terme. C’est un fait : nous disposons de 10 ans pour construire ensemble le chemin qui, d’ici 2050, nous fera passer d’une société dépendante du pétrole, surconsommatrice de ressources non renouvelables, émettrice de gaz à effets de serre et affichant d’importantes inégalités sociales à une société respectueuse des limites planétaires et de la biodiversité, garantissant à chacune et chacun plus de solidarité, d’autonomie et de liberté.

Nous voulons imaginer et construire un monde radicalement différent. Un avenir que nous ne devons pas redouter, car il sera le nôtre à travers la participation active de toutes et tous dans les décisions et leur mise en œuvre.

Le Bruxelles que nous voulons pour 2050, nous devons donc le décider ensemble. Partons de l’échelle du quartier, de l’action et des lieux qui réunissent les Bruxelloises et Bruxellois pour redessiner une ville inclusive, apaisée, protectrice, où tout le monde peut prendre son avenir en main ; appuyons nous aussi sur l’avis des scientifiques, qui évalueront le travail fait et encore à faire ; faisons du Parlement un lieu réunissant élu.e.s et citoyen.ne.s de tous horizons.

Toute la société doit pouvoir contribuer à cet objectif : les habitant.e.s, le monde associatif, les comités de quartier, les syndicats, les entreprises, les écoles et universités, les services sociaux et de santé… tous ont leur mot à dire dans ce qui se révèle être le défi le plus important, mais également le plus beau, de notre Région.

L’échelle de la ville permet des changements rapides, visibles et structurants. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si de nombreuses villes dans le monde se mobilisent pour aller plus vite et plus loin que les États dans la lutte contre le dérèglement climatique. Bruxelles ne peut être à la traîne, mais doit au contraire se positionner à la pointe de ces changements, de la transition qui s’amorce. Au milieu du XXe siècle, les régions et pays qui n’ont pas anticipé les métamorphoses rapides de l’ère post-industrielle en paient encore aujourd’hui le prix fort. Soyons de celles et ceux qui entrent de plain-pied dans l’ère de la transition solidaire, économique et écologique.

En 2050, nous aurons réussi ce pari. Nous aurons amélioré les conditions de vie des Bruxellois.es et soutenu une demande et une offre de produits de meilleure qualité, plus durables, plus locaux et plus sains. Nous aurons permis à de nouveaux modèles économiques, centrés sur les besoins humains, créateurs d’emplois et respectueux des limites environnementales, de se déployer durablement dans notre Région. Nos enfants et petits-enfants respireront un air plus sain, dans une ville encore plus agréable à vivre, moins bruyante et plus verte. Nous aurons collectivement consolidé notre modèle social et inventé de nouvelles solidarités, dans un monde qui aura changé. Nous vivrons et travaillerons dans des bâtiments qui ne seront plus des passoires énergétiques et donc des gouffres financiers pour les propriétaires et les locataires. Notre Région aura pu s’adapter aux effets, déjà visibles, du changement climatique (sécheresses, canicules, inondations…) pour que nos logements, nos quartiers et nos places soient d’agréables lieux de vie pour toutes et tous.

Nous connaissons le point de départ, nous connaissons le point d’arrivée. Nous avons maintenant à tracer ce chemin vers un monde plus respectueux de la planète et surtout, des femmes et des hommes. Nous n’ignorons pas que le chemin sera semé d’embûches et de résistances, mais ces obstacles pourront progressivement être franchis si pouvoirs publics, acteurs organisés et citoyen.ne.s parviennent à s’appuyer mutuellement.

Pour mener à bien ces discussions, le Parlement bruxellois a ouvert une nouvelle voie, fin 2019, en créant la possibilité de commissions délibératives, dites « mixtes ». Elles associeront citoyen.ne.s et parlementaires pour l’élaboration et la prise de décision en matière d’environnement, de santé, de logement… C’est un premier pas important pour renouveler notre système démocratique et construire Bruxelles ensemble. Un second pas important sera la mise en œuvre des états généraux bruxellois du social et de la santé autour de la question de l’accès pour tous à une première ligne d’aide et de soins.

Si nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir construire ce Bruxelles de demain, l’enjeu, aujourd’hui, est que chacune et chacun puisse se faire entendre, mais surtout y prendre part… La participation ne pourra pas être l’apanage de quelques-un.e.s et l’attention doit aussi se porter vers celles et ceux qui ne pensent pas spontanément que leur voix peut compter, doit compter. Avec l’appui de la Région, via des initiatives telles que « Inspirons le quartier » (www.inspironslequartier.brussels), de nombreux collectifs citoyens se sont activés autour d’enjeux toujours plus ambitieux pour contribuer au changement. Nous faisons le pari que le renforcement de ce type de projets, dans chaque quartier de Bruxelles, associant citoyen.ne.s, entrepreneur.e.s, artistes, collectifs… permettra l’inclusion du plus grand nombre dans notre Bruxelles 2050. Pour que toujours plus de Bruxelloises et Bruxellois puissent contribuer à la construction d’une transition écologique et solidaire, nous veillerons à ce que la Région soit la partenaire de toutes celles et tous ceux qui s’engagent, innovent et agissent en ce sens.

Soyons confiants dans le changement, aimons l’avenir, car nous allons le construire ensemble.

Bonne année 2050 !

Barbara Trachte et Alain Maron