On dénombre plus de 120 féminicides dans notre pays depuis 2017, dont 21 depuis le 1er janvier de cette année. Wivine, Marie-Paule, Jessika, Valérie, Emine, Fatma… et les autres ont toutes été assassinées parce qu’elles étaient des femmes.
La situation des violences intrafamiliales s’est par ailleurs malheureusement exacerbée pendant la crise sanitaire. La ligne d’écoute « violences conjugales » a ainsi vu ses chiffres d’appels tripler durant la première vague de confinement et ces derniers restent aujourd’hui doublés par rapport à la période d’avant crise.
Depuis le début de la législature, les Ministres francophones des Droits des femmes et les différents niveaux de pouvoir ont décidé d’unir leurs forces et de travailler ensemble pour améliorer les droits des femmes avec une priorité d’agenda : faire reculer les violences faites aux femmes.
Au-delà des mesures ponctuelles déjà prises en la matière, les Ministres des Droits des femmes, Christie Morreale, Bénédicte Linard et Barbara Trachte viennent de lancer le plan intra-francophone 2020-2024 de lutte contre les violences faites aux femmes. 65 mesures et projets y ont été identifiés pour la législature.
Parmi celles-ci figurent notamment la volonté de généraliser les animations d’éducation à la vie relationnelle, sexuelle et affective (EVRAS) dans les écoles, la récolte de données qualitatives et quantitatives, notamment à des fins de recherche, la mise en place d’un pôle de formation spécifique à la thématique des violences, le lancement de vastes campagnes d’information et de sensibilisation, l’ouverture de places d’accueil complémentaires ou encore de nouvelles formules de logement pour les victimes, etc.
Ce plan constituera la contribution des entités francophones au futur Plan national de lutte contre les violences de genre. Ce dernier a en outre été élaboré avec la participation de la société civile puisqu’une centaine de structures de terrain ont été consultées et ont permis de fixer les lignes directrices de cette feuille de route. La société civile continuera par ailleurs d’interagir sur ce plan puisqu’elle sera représentée au comité de suivi et d’évaluation du projet.
Pour Christie Morreale, Vice-Présidente du Gouvernement wallon et Ministre des Droits des femmes : « La violence faite aux femmes n’a ni frontière, ni exclusive. Ce Plan a été élaboré entre les entités francophones avec la ferme intention de garantir la cohésion des actions des différents niveaux de pouvoirs. Nous voulons renforcer de manière très concrète le soutien aux femmes ainsi qu’aux professionnels qui luttent contre ces violences. Ceci passe notamment par l’augmentation des budgets structurels dédiés aux associations, par la création d’un pôle de formations spécialisé dans la lutte contre les violences à destination des professionnels ou par l’augmentation de la capacité d’accueil et d’hébergement pour les femmes victimes de violences et leurs enfants ».
Bénédicte Linard, Vice-présidente du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et Ministre des Droits des femmes: « Les choses bougent en Belgique en matière de droits des femmes. Au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en partenariat constant avec les associations de terrain, nous avançons sur plusieurs fronts, notamment en termes de récoltes de données permettant d’appréhender plus efficacement les phénomènes de violences, mais aussi au niveau de la sensibilisation, des formations, de l’information et de l’amplification des campagnes notamment auprès des hommes. Ce travail en amont vise à déconstruire les préjugés et à informer le public le plus large possible. La concertation entre les différentes ministres à tous les niveaux de pouvoir permettent des actions concrètes et vont resserrer les mailles du filet pour ne plus rien laisser passer en matière de violences faites aux femmes ».
Barbara Trachte, Ministre-présidente de la COCOF, en charge des Droits des femmes : « Ce plan ambitieux, qui s’articule également avec le plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes, se démarque par sa transversalité et sa cohérence entre les différentes entités. Parmi les priorités communes, celle de la généralisation de l’EVRAS en milieux scolaire et extra-scolaire me semble essentielle en tant que politique de prévention face à la violence faite aux femmes. C’est pourquoi nous travaillons notamment sur un référentiel commun par niveau d’âge et d’enseignement, sur une labellisation des opérateurs pouvant mener des animations EVRAS dans les écoles, sur le renforcement des formations des animateurs EVRAS et d’achat de matériel didactique ».
Stéphanie Wilmet, porte-parole de Christie Morreale : 0479/44 25 36
Lauriane Douchamps, porte-parole de Bénédicte Linard : 0478/98.59.96
Nicolas Roelants, porte-parole de Barbara Trachte : 0485/89.83.95
Les grandes lignes de ce plan se trouvent dans le document ci-joint.