Sur proposition du Ministre-Président, Rudi VERVOORT et du Ministre de l’Environnement et de la Transition climatique, Alain MARON, le Gouvernement bruxellois a approuvé un budget de plus de 5 millions d’euros pour végétaliser les cours de récréation des écoles implantées sur son territoire. Les écoles sont invitées à répondre à un appel à projets, baptisé Opération Ré-création, pour recevoir un soutien financier et un accompagnement dans leurs projets de réaménagement. Cette opération s’inscrit à la croisée de la politique climatique et du Plan Nature de la Région. Bruxelles Environnement en coordonne la mise en oeuvre, en partenariat avec le Service école de perspective.brussels.
La Région bruxelloise compte plus de 600 écoles, qui occupent près de 500 ha des 162 km² de son territoire (soit 3 %). De nombreuses de cours de récréation sont des espaces bétonnés, bruyants et aux usages insuffisamment variés et égalitaires. L’objectif de l’opération Re-création est de créer des espaces récréatifs végétalisés, mieux partagés et ainsi plus agréables à vivre, pendant et en-dehors des heures scolaires. Pour Alain Maron, « cette opération Re-création est un chantier climatique, social et citoyen pour co-construire des cours de récréation plus vertes, conviviales et inclusives, où les élèves pourront pleinement se ressourcer. »
Cette initiative s’inspire du programme parisien de transformation des cours d’école en « oasis », programme issu de la stratégie de résilience de la ville de Paris lancée en 2017.
Un chantier au cœur des enjeux climat et biodiversité
Du point de vue climatique, la végétalisation des cours de récréation améliore la perméabilité des sols et la gestion de l’eau. Les ilots de fraicheur ainsi créés augmentent la résilience de Bruxelles face au changement climatique et rafraichiront les élèves ainsi que les riverains lors des canicules. Les cours végétalisées renforcent aussi progressivement la biodiversité et le maillage vert du territoire régional, grâce à la création d’habitats semi-naturels pour les insectes et les oiseaux. Elles limitent également la propagation du bruit, un atout important pour leur convivialité.
Ces actions concrètes de redéploiement de la nature en ville seront bénéfiques à Bruxelles tant au niveau environnemental et climatique qu’au niveau social.
Un chantier social
De nombreuses études ont démontré que le contact direct avec la nature apaise et favorise le développement physique et socio-émotionnel. Dans le cadre de sa compétence d’Education Relative à l’Environnement, Bruxelles Environnement offrira d’ailleurs un accompagnement pédagogique spécifique aux équipes éducatives qui souhaitent apprendre à donner cours dehors.
Pour Alain Maron, « renouer avec la nature améliore le bien-être général des élèves et leurs compétences. Dès lors, nous veillerons à végétaliser prioritairement les cours de récréation des écoles situées dans des quartiers fort denses, où les espaces verts de proximité sont rares. Cette action est pleinement complémentaire avec nos efforts pour augmenter le nombre d’espaces verts dans les quartiers denses ». Selon le Plan Nature de Bruxelles Environnement, une école sur 4 est implantée dans une zone « en carence d’espaces verts accessibles au public ». Les projets des écoles situées dans ces zones et dans la zone de verdoiement prioritaire du Plan régional de développement Durable (PRDD) seront donc prioritaires.
Un chantier citoyen
Enfin, réaménager et végétaliser une cour de récréation est une opportunité pour mettre en perspective la réalité face aux usages souhaités par les un.e.s et les autres. Les écoles seront ainsi invitées à associer les élèves et le personnel en amont du projet dans la réflexion sur les différents usages souhaités pour une cour de récré verte, conviviale et inclusive.
L’opération Re-création sera également l’occasion d’ouvrir les écoles sur leur quartier afin que les habitants puissent en profiter en dehors du temps scolaire. « Oser ouvrir les cours des écoles renvoie une image positive de l’école auprès de la population et peut créer des interactions riches et profitables à l’ambiance générale du quartier. Cela participe à une meilleure cohésion sociale entre l’école et le quartier environnant. De tels espaces de jeux et de fraicheur seront de véritables oasis lors des épisodes de canicule et répondront également au manque d’espaces verts et de jeux dans certains quartiers pour les familles » déclare le Ministre-Président Rudi Vervoort.
Déroulement de l’opération Re-création
Concrètement, les écoles sont invitées à manifester leur intérêt auprès de Bruxelles Environnement jusqu’au 15 juillet 2021. Une vingtaine d’écoles seront sélectionnées et accompagnées en deux groupes. Le premier débutera en septembre 2021 et le deuxième, en janvier 2022. Elles bénéficieront d’un subside pour les travaux allant jusqu’à 300 000 €, ainsi que d’un accompagnement méthodologique et technique dans toutes les phases : conception participative, commande des travaux, réalisation, gestion, ouverture sur le quartier. Les premières cours recréées verront le jour en 2023.
Le Service Ecole de perspective.brussels et Bruxelles Environnement ont rédigé un guide « Aménageons notre cour de récréation. Guide pour l’amélioration des cours de récréation en Région bruxelloise », qui pourra servir d’inspiration. Il sera disponible dans les prochaines semaines.
L’exemple parisien : les cours oasis
Dans le cadre de sa stratégie résilience, la Ville de Paris a lancé son projet Oasis, visant à transformer les cours de récréation des écoles et collèges parisiens en « oasis », afin de faire face aux défis climatiques et sociaux du XXIe siècle. Une quarantaine de cours sont actuellement reprises dans ce projet.
Associant dès la conception les élèves et les adultes de l’établissement concerné, ces cours rénovées visent à :
– introduire davantage de végétation ;
– améliorer la gestion de l’eau de pluie et des points d’eau ;
– installer des aménagements plus ludiques et adaptés aux différents besoins des enfants,
– accueillir un public plus large en dehors des temps éducatifs.
Illustrations et informations complémentaires sur le site internet de la Ville de Paris.