C’est une avancée considérable en faveur de l’égalité de genre et de l’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge. A compter de la rentrée scolaire prochaine, les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles se verront régulièrement dispensés, via des opérateurs formés et labelisés, des animations relatives à l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle aux élèves (EVRAS).
Ces dernières s’organiseront en continuité avec les nouveaux référentiels du tronc commun. En l’occurrence, grâce à un financement total de plus de 4,8 millions d’euros par an, les centres de plannings familials de Wallonie et de Bruxelles deviendront les principaux opérateurs pour assurer les animations minimales rendues obligatoires dans les écoles pour tous les élèves en 6éme primaire et 4ème secondaire.
A l’initiative des Ministres Caroline Désir, Christie Morreale et Barbara Trachte, un accord de coopération historique et attendu depuis une dizaine d’années vient en effet d’être approuvé en première lecture par les Gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de Wallonie, et de la Commission communautaire française en vue de généraliser l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle dans l’enseignement ordinaire et spécialisé.
Cet accord de coopération contient plusieurs nouveautés majeures pour développer structurellement l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle en milieu scolaire et de jeunesse, dont notamment :
- Un cadre de référence harmonisé sur le contenu des animations EVRAS, réalisé par et avec les acteurs de terrain ;
- Un label EVRAS pour les intervenants, commun aux secteurs de l’enseignement, de la jeunesse et de l’aide à la jeunesse, pour garantir la qualité des animations ;
- Un continuum de l’EVRAS tout au long de la scolarité, entre les nouveaux référentiels du tronc commun d’une part ; et des animations délivrées par l’appui de professionnels extérieurs d’autre part ;
- L’obligation de réaliser au minimum une animation dans toutes les classes de 6ème primaire et de 4ème secondaire de Wallonie et de Bruxelles (soit 85.000 élèves en Wallonie et 25.000 à Bruxelles) ;
- Pour rendre cela possible, la Wallonie et la COCOF ont dégagé un budget annuel total de plus de 4,8 millions d’euros ; 3,8 millions d’euros pour financer les animations dispensées par les centres de planning familial et les centres de locaux de prévention santé qui coordonneront l’articulation des besoins des écoles avec les offres d’animation des plannings en Wallonie, et 1 million pour mener à bien les mêmes missions en Région bruxelloise ;
- Des conditions précises dans lesquelles devra s’opérer la généralisation de l’EVRAS en milieu scolaire et en dehors ;
- Une gouvernance qui permettra de contrôler les objectifs et de suivre l’évolution du nouveau dispositif chaque année.
« L’accord de coopération qui est adopté aujourd’hui se veut basculant. Il détermine les fondements des animations régulières à la vie relationnelle, affective et sexuelle à l’école. Il grave aussi dans le marbre l’EVRAS comme politique à part entière, dotée d’un budget structurel. Désormais, chaque enfant, au cours de sa scolarité, pourra recevoir au minimum deux animations de ce type. Elles seront désormais dispensées par des opérateurs ou animateurs disposant d’un label, garantie de qualité et de professionnalisme », soulignent les trois Ministres.
Pour rappel, selon plusieurs organisations internationales dont l’OMS-Europe, l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle est un processus d’enseignement et d’apprentissage qui permet aux enfants et aux jeunes d’intégrer des connaissances, des attitudes et des valeurs leur permettant de développer des relations sociales et sexuelles respectueuses, de faire des choix éclairés et d’assurer la protection de leurs droits.
Même si des avancées significatives avaient été apportées en 2012 et 2013 en Belgique francophone en intégrant l’EVRAS dans les missions de l’enseignement obligatoire et en proposant un socle aux animations, il restait de nombreux points de préoccupations en suspens. Les nouveautés portées aujourd’hui par les Ministres francophones de la Santé, de l’Égalité des chances et de l’Enseignement inscrivent structurellement l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle au sein des écoles.
Les premières animations pourront commencer à être dispensées à partir de la prochaine rentrée scolaire.