Ce vendredi 19 janvier, le Parlement francophone bruxellois a adopté la réforme des “services ambulatoires”, sur proposition d’Alain Maron, Ministre de la Santé et de l’Action sociale. Santé mentale, services actifs en matière de drogues et addictions, centres de planning familial, maisons médicales, services de médiation de dettes, services de coordination de soins et d’aide à domicile, services de soins palliatifs et continués, services d’aide à domicile, centres d’action sociale globale (services sociaux associatifs )et centre d’accueil téléphonique : tous ces services d’aide et de soins sont plus que jamais essentiels aux Bruxelloises et Bruxellois. Ils constituent le secteur des « services ambulatoires ». Cette réforme qui vient d’être votée est attendue depuis plus de 10 ans par les secteurs. Elle s’accompagne d’un refinancement renforçant ces services. Elle a pour objectif de resserrer leur maillage, au plus près des Bruxelloises et Bruxellois, et d’intégrer de manière structurelle la prise en charge des problématiques sociales et de santé.
Le Décret ambulatoire
Depuis 2009, le décret dit « ambulatoire » régit la manière dont les secteurs concernés fonctionnent. L’ambulatoire regroupe 10 secteurs non-résidentiels de l’aide et des soins à Bruxelles : les services de santé mentale, les services actifs en matière de drogues et addictions, les centres d’action sociale globale (services sociaux associatifs), les centres de planning familial, les maisons médicales, les services de médiation de dettes, les services de coordination de soins et d’aide à domicile, les services de soins palliatifs et continués, les services d’aide à domicile, et les centre d’accueil téléphonique. Ces 10 secteurs rassemblent plus de 150 services actifs dans l’accompagnement social et de santé des Bruxellois·es au quotidien et environ 2.000 travailleuses et travailleurs.
Comment ?
Concrètement, le secteur ambulatoire est renforcé en 2024 grâce à un budget supplémentaire de 7,5 millions d’euros, qui vient s’ajouter à des soutiens de plus de 6 millions d’euros obtenus depuis 2019, que la réforme permet de pérenniser. Ce renforcement budgétaire de 13,5 millions d’euros est essentiellement dédié à l’augmentation du nombre de travailleurs/travailleuses. Une création d’emploi qui permettra non seulement d’accroitre l’offre de services mais aussi d’améliorer les collaborations entre services afin de développer des accompagnements social/santé qualitatifs.
A titre d’exemple, le Ministre Maron décidé de revaloriser la fonction psychiatrique des Services de Santé Mentale (SSM), à partir de 2024 et ce de façon structurelle. Sur cette législature, par ailleurs, un budget de 2,5 millions d’euros supplémentaire été alloué aux services de santé mentale afin de renforcer les équipes avec des psychiatres, des assistants sociaux et des psychologues.
En ce qui concerne les services actifs en matière de drogues et addictions, ils bénéficieront d’une mesure similaire pour ce qui est des psychiatres, ainsi que le financement de personnel supplémentaire. Les centres de planning familial voient par ailleurs leur équipes EVRAS pérennisées et agréées, également grâce à la réforme du décret. Ce sont ainsi l’ensemble des écoles bruxelloises qui pourront bénéficier d’animations EVRAS avec des équipes de qualité et stabilisées.
Les centres d’action sociale globale et services de médiation de dettes bénéficient d’une augmentation de leur cadre de personnel. Avec les différentes crises (crise COVID, crise énergétique), ces deux secteurs ont été fortement mis en tension. Les demandes de suivi ont littéralement explosé ces dernières années. Il était donc urgent et primordial d’investir des moyens supplémentaires afin d’offrir à la population bruxelloise un soutien et un suivi de leurs situations sociales et d’endettement.
Le secteur des maisons médicales bénéficie quant à lui de nouveaux agréments, et de la possibilité d’intégrer des assistants sociaux dans le cadre agréé. En 4 ans, la région est donc passée d’une offre en maisons médicales d’un service pour 30.000 habitant·es à un service pour 20.000 habitants grâce à l’agrément de 14 nouveaux services, portant le nombre de maisons médicales, offrant une médecine de proximité, à 54.
Enfin, un nouveau type de service apparaît dans le décret ambulatoire : le centre social-santé intégré. Le centre social santé intégré est un service ambulatoire qui offre aux usagers une prise en charge généraliste de santé somatique, mentale, et un accompagnement social. L’objectif de ce nouveau service est bien de faire les liens entre la prise en charge d’une problématique sociale et d’une problématique de santé. En effet, beaucoup d’études ont mis en avant les impacts de la santé sur les situations sociales des personnes ainsi que l’impact de situations sociales complexes sur la santé. Il était donc temps de créer des lieux dans lesquels ces liens peuvent directement être réalisés, garantissant ainsi un accompagnement global des Bruxellois.es.
A noter aussi que les services de coordination de soins et d’aide à domicile, les services de soins palliatifs et continués, les services d’aides à domicile et le secteur des centres d’accueil téléphonique vont tous être renforcés.
Pour Alain Maron, Ministre bruxellois de la Santé et de l’Action sociale: “ Afin de rapprocher l’accès à l’aide et aux soins de l’ensemble les Bruxellois.es s, mais aussi afin de réduire au maximum le non-recours à ceux-ci, il était primordial de modifier ce décret ambulatoire. C’était une de mes priorités. C’est aujourd’hui chose faite et je m’en réjouis. Cette réforme était attendue depuis plus de 10 ans par l’ensemble du secteur, dont les services sont essentiels et ont été mis sous forte pression par les crises successives. Cette nouvelle version du décret est également une opérationnalisation majeure du PSSI (Plan social santé intégré) qui a pour objectif de mieux couvrir les besoins en aide sociale et en santé de la population bruxelloise en renforçant le maillage local, au plus près des Bruxellois.e.s”.