Bruxelles, 05/06/2025 – Face aux défis croissants du secteur de l’eau et des déchets – entre nouvelles normes européennes, nécessité de réinvestissements massifs et flambée des coûts énergétiques – le Gouvernement bruxellois lance, à l’initiative du ministre de l’Environnement Alain Maron, une réforme d’envergure de ses outils industriels publics. En réunissant la gestion du traitement des déchets et des eaux usées au sein d’une même structure publique, le gouvernement table notamment sur une économie de 5 millions d’euros par an à moyen terme, tout en développant une filière locale de valorisation des biodéchets.
Des défis multiples qui nécessitent une approche coordonnée
Le secteur du traitement de l’eau et des déchets fait face à des enjeux considérables : respect des normes européennes de plus en plus strictes, nécessité de moderniser les infrastructures vieillissantes, hausse des coûts énergétiques et de traitement.
La gestion séparée du traitement des déchets d’une part (par les filiales de l’ABP) et des eaux usées (par Hydria) de l’autre génère des coûts qui pourraient être rationalisés : expertise et équipements dispersés, investissements non coordonnés, achats groupés… De plus, les stations d’épuration bruxelloises, gérées par Hydria, tout comme les équipements de l’ABP, devront assurer d’importants investissements de remise à niveau dans les prochaines années. Il est par conséquent important que le secteur public mutualise ses forces et expertises pour renforcer ses services.
Par ailleurs, Bruxelles exporte aujourd’hui ses biodéchets (sacs orange) vers des installations de traitement situées dans les autres régions, une dépendance extérieure qui pèse sur le budget régional et génère un transport polluant sur des centaines de kilomètres.
Une usine locale et une structure unifiée pour réduire les coûts
Dès 2028, une usine de biométhanisation sera construite à côté de la station d’épuration Nord, à proximité du pont Buda. Cette installation produira de l’énergie verte, pour la station d’épuration, grâce aux biodéchets bruxellois et aux boues. Elle permettra d’atteindre une autonomie régionale pour la gestion de cette fraction de déchets.
Pour favoriser les synergies entre l’usine de biométhanisation et la STEP Nord voisine, dès 2025, les opérateurs publics Hydria et “Centre de Tri”, une filiale de Bruxelles-Propreté, seront regroupés dans une structure unique, permettant de mutualiser les infrastructures industrielles et de renforcer les compétences des équipes. Ce rapprochement confortera la maîtrise publique de ces outils industriels stratégiques.
Des économies substantielles sans impact sur l’emploi
L’opération ne génère aucun impact budgétaire immédiat pour la Région, tout en permettant de réaliser des économies substantielles. Elle n’entraînera pas de suppression d’emplois, mais au contraire, ouvrira de nouvelles perspectives de carrière via la mobilité interne, la formation et le développement de nouveaux projets.
Un impact environnemental positif
Cette réforme vise également à réduire le coût environnemental du traitement de ces déchets :
- 40.000 tonnes de déchets organiques valorisés localement chaque année
- Réduction drastique des émissions de CO2 liées au transport
- Production d’énergie verte et de compost
- Traitement des boues des STEP à Bruxelles, et non plus à l’étranger
De cette manière, la valorisation in situ des déchets, de l’énergie et des boues est un pas important vers une économie plus circulaire des ressources.
Vers une gouvernance publique renforcée
Enfin, cette intégration permet également :
- De prévoir et coordonner les investissements à long terme pour la modernisation des stations d’épuration, l’incinérateur ou les unités de tri, au lieu de décisions fragmentées
- Un accès facilité aux financements (BEI, banques)
- Une meilleure transparence des coûts et une tarification maîtrisée
Pour Alain Maron, ministre de l’Environnement et de la Transition climatique : « Cette intégration illustre notre volonté d’une gestion publique efficace et responsable. En mutualisant nos outils industriels de service à l’environnement, nous réduisons les coûts pour la Région bruxelloise tout en transformant nos déchets en ressources pour notre territoire. Nos biodéchets ne partiront plus ailleurs : ils deviendront de l’énergie pour Bruxelles.«