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En Belgique, la pollution de l’air est à l’origine d’environ 9.000 décès prématurés par an. Pour lutter contre les émissions issues du transport, le Gouvernement bruxellois a définitivement adopté, ce jeudi, les jalons 2025 – 2035 de sa Zone de Basses Emissions (LEZ). Un paquet de mesures sociales renforcées a également été adopté, à l’initiative du Gouvernement, afin de mieux accompagner les acteurs concernés. La Région dispose désormais d’un cap clair vers un parc automobile « zéro émissions directes », et d’une série de mesures additionnelles qui permettront de soutenir à court terme cette ambitieuse transition.  

Depuis son introduction, en 2018, la zone de basses émissions (LEZ) joue un rôle important dans la réduction de la pollution atmosphérique bruxelloise, et par conséquent dans l’amélioration de la santé des Bruxellois.es. Selon de récentes analyses, celle-ci a notamment contribué à réduire les émissions de dioxydes d’azote et de particules fines issues du transport de respectivement 11% et 11,5% en Région bruxelloise.

Malgré ces améliorations, une majorité des Bruxellois·e·s continue néanmoins à vivre dans des quartiers où la pollution de l’air est supérieure aux limites sanitaires préconisées par l’OMS[1]. Celle-ci affecte démesurément les populations les plus vulnérables (ainés, enfants) et les plus précaires. Pour protéger davantage la santé des citoyen.ne.s, le Gouvernement bruxellois a donc confirmé la sortie du diesel en 2030 et de l’essence/CNG en 2035, en adoptant les jalons de sa zone de basses émissions. Ces mesures visent également à permettre à la Région d’atteindre ses objectifs climatiques visant l’objectif européen de neutralité carbone à l’horizon 2050.

Une feuille de route contenant de nombreuses mesures d’accompagnement

Pour garantir que cette ambitieuse transition se fasse de manière progressive et juste pour les entreprises et les ménages, le Gouvernement a également adopté une feuille de route, appelée « Low Emission Mobility Brussels ». Résultat d’une consultation approfondie de plusieurs mois avec les parties prenantes, celle-ci contient de nombreuses mesures d’accompagnement, ciblant des acteurs bruxellois spécifiques tels que les personnes à mobilité réduite, les petites entreprises, ou l’autopartage. Soutien financier, information et sensibilisation, déploiement de bornes de recharge pour véhicules électriques : de nombreuses mesures seront renforcées dans les années à venir.

La mise en œuvre de cette feuille de route a d’ailleurs déjà commencé. Une série de décisions importantes ont ainsi récemment été prises par la Région bruxelloise pour encourager une mobilité moins polluante, telles que :

  • La décision d’allouer des budgets sans précédents pour la mobilité en Région de Bruxelles-capitale au cours des années à venir, dont un milliard d’euros dans les transports en commun (bus, tram et métro) en 2022.
  • La réforme réussie de la prime Bruxell’AIR, qui intègre de nombreuses nouvelles alternatives de mobilité et porte une attention particulière aux ménages les plus précarisés. Démarrée le 7 mars dernier, plus de 1.000 primes ont déjà été distribuée (soit 300 de plus que sur l’entièreté de l’année 2021). A noter que 64% d’entre elles ont bénéficié aux ménages ayant des revenus dits « modestes ».
  • L’adoption et la mise en œuvre d’une vision stratégique régionale pour le déploiement de bornes de recharge pour véhicules électriques, visant à atteindre 22.000 points de recharge accessibles au public à l’horizon 2035. Le déploiement de ce réseau par les acteurs publics et privés impliqués dans la démarche s’accélère de mois en mois.

A court terme, des mesures renforcées pour accompagner certains publics cibles

Outre cette vision à long terme sur l’évolution future du parc automobile et sur les mesures qui seront mises en œuvre par la Région, le Gouvernement bruxellois a également adopté – à l’initiative du Ministre Alain Maron – un paquet de mesures sociales visant à mieux accompagner dès aujourd’hui les acteurs concernés par la LEZ.

Ainsi, une initiative intitulée « Low Emission Mobility Brussels » sera mise sur pied, afin de financer des projets accompagnant les publics ayant plus de difficulté à se déplacer sans voiture. Dotée d’un budget additionnel de 1 million d’euros/an, celle-ci permettra de renforcer l’offre de mobilité sur l’entièreté du territoire bruxellois, notamment en ciblant certains obstacles à l’adoption de la mobilité partagée.

Une série d’adaptations aux règles de la zone de basses émissions devrait également permettre de faciliter la transition des entreprises et des ménages, telles que :

  • L’introduction d’une série de nouvelles dérogations: pour les (mini)bus de transport scolaire et de personnes à mobilité réduites, en cas de retard de livraison, etc. ;
  • Un accès simplifié aux P+R bruxellois, dont la création en septembre, d’un P+R au nord de Bruxelles (UZ Brussels) ;
  • L’augmentation du nombre maximum de day pass annuel (qui passera de 8 à 24/an) ;
  • En vue du seuil de janvier 2025, une rehausse de la prime Bruxell’Air pour les ménages à plus faibles revenus, dont le montant supérieur passera de 900 à 1.000 euros pour soutenir mieux encore la transition vers une autre mobilité. Cela permettra, parmi les nombreuses options de mobilité proposées, de couvrir deux abonnements à prix plein à la STIB pour un ménage qui ne bénéficierait pas déjà de tarifs préférentiels.

Rudi Vervoort (Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale) a déclaré : « Avec ce texte, le Gouvernement donne des indications claires et à long terme sur le futur de la mobilité dans la Région bruxelloise : une mobilité de plus en plus décarbonée, une mobilité de plus en plus active et partagée. Et ceci, pour le plus grand bénéfice de toutes les citoyennes et tous les citoyens. Grâce notamment aux mesures d’accompagnement additionnelles qui ont été adoptées, nous faisons de notre objectif d’une transition socialement juste, qui ne laisse personne au bord du chemin, une réalité. »

Alain Maron (Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de la Transition climatique, de l’Environnement et de l’Energie) a déclaré : « A Bruxelles, la zone de basses émissions a déjà permis d’améliorer la qualité de l’air. Le Gouvernement envoie aujourd’hui un nouveau signal très clair : il souhaite aller plus loin pour protéger la santé de ses habitants, encourager la mobilité moins polluante et être à la hauteur des ambitions climatiques européennes. Cette décision profitera en particulier à nos enfants et nos aînés, et aussi aux publics plus précarisés, qui sont très exposés aux effets néfastes de la pollution. En établissant une feuille de route claire et en adoptant une série de mesures d’accompagnement supplémentaires, nous nous assurons également aujourd’hui que cette transition ne laisse personne sur le côté ».

Elke Van den Brandt (Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de la Mobilité) a déclaré : « Le plan de mobilité régional Good Move a l’objectif de réduire les trajets en voiture de 24% d’ici 2030. Pour cela, nous investissons massivement dans les alternatives de mobilité en transport public, à pied et à vélo ainsi que dans les voitures partagées. Il est bien entendu que tous les trajets en voitures individuelles ne pourront pas être remplacés, et peu à peu, grâce à l’action de mon collègue Alain Maron celles-ci seront de plus en plus propres et silencieuses pour la Bruxelles de demain. »

Sven Gatz (Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du budget) a déclaré : «Je suis heureux qu’une approche évolutive et pragmatique a été choisie dans notre volonté de restreindre significativement la circulation de véhicules polluants à Bruxelles. Nous investissons des budgets sans précédents pour que Bruxelles, en raison de sa taille et de son attractivité économique, donne un bon exemple en matière de mobilité plus durable, pour atteindre les objectifs européens, mais aussi pour améliorer durablement la santé des Bruxellois et des navetteurs.»

Bernard Clerfayt (Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de la Transition numérique) : «La technologie doit être mise au service des citoyens. Dans ce cas, déployer des moyens technologiques nous permet non seulement d’améliorer la qualité de l’air mais aussi de protéger la santé des Bruxellois.  C’est pourquoi nous avons mis en place un système intelligent et performant permettant de restreindre de manière efficace l’accès à la capitale. Grâce à un réseau de capteurs intelligents, les caméras ANPR, nous contrôlons l’entrée des voitures sur le territoire bruxellois et sanctionnons automatiquement les véhicules ne respectant la zone de basses émissions ».

[1] Voir notamment les résultats du projet Curieuzenair : https://curieuzenair.brussels/en/home/