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Les inondations de l’été passé et la sécheresse de cet été-ci l’ont mis en évidence de manière éclatante : la gestion durable de l’eau est un enjeu crucial face au dérèglement climatique. Un enjeu que la Région bruxelloise a mis au centre de son nouveau Plan de Gestion de l’Eau 2022-2027, à l’enquête publique depuis le début de ce mois de novembre. L’objectif majeur de ce plan est de remettre l’eau au cœur de la ville, à travers une nouvelle gestion de la pluie, valorisée comme une ressource plutôt qu’évacuée rapidement dans les égouts comme un déchet.

Ce mardi 8 novembre, le Ministre bruxellois de la Transition climatique et de l’Environnement, Alain MARON a présenté les grands principes de cette nouvelle gestion intégrée des eaux pluviales, en présence d’Alain MUGABO, Echevin en charge du Climat et de l’Eau à Forest, une commune pionnière en la matière. Depuis 2020, la rue de l’Eau y accueille des jardins de pluie, où tout est aménagé pour que la pluie s’infiltre plutôt que de ruisseler dans cette rue en pente.

Cette infiltration de la pluie dans le sol là où elle tombe est le principe majeur de la gestion intégrée des eaux pluviales que la Région bruxelloise prévoit de développer sur son territoire. Concrètement, la pluie n’ira plus à l’égout mais sera absorbée par le sol rendu perméable à travers divers aménagements, comme les jardins de pluie réalisés par la commune de Forest. Le recours à des solutions végétalisées pour gérer les eaux pluviales a de nombreux avantages :

  • Tout d’abord, en diminuant les rejets dans le réseau d’égouttage, ces aménagements réduisent fortement le risque d’inondation, lié essentiellement à la saturation des réseaux d’égouttage. Bruxelles Environnement estime qu’un.e Bruxellois.e sur trois est potentiellement touché.e par les inondations.
  • Ils améliorent aussi la qualité des eaux du canal et de la Senne. A l’heure actuelle, la pluie rejetée dans les égouts sature le réseau et le trop plein, constitué d’un mélange de pluie et d’eau sale se déverse dans nos cours d’eau, via les déversoirs d’orage. Si on n’envoie plus la pluie dans les égouts, de facto, elle ne saturera plus le réseau et ne polluera plus le canal et la Senne.
  • Ils rafraichissent l’air ambiant jusqu’à 3-4° localement en période de canicule.
  • Ils contribuent à restaurer la biodiversité en élargissant le maillage vert à travers la ville.
  • Ils préservent l’eau potable en alimentant les nappes phréatiques.
  • Enfin, le gain est aussi économique : les jardins de pluie sont nettement moins coûteux que les bassins d’orage, de l’ordre de 1200 à 1500 euro/m³ pour un ouvrage bétonné, contre 50 à 150 euros/m³ pour un ouvrage végétalisé.

Cette nouvelle manière de construire la ville la rendra donc mieux adaptée au dérèglement climatique. Bruxelles Environnement aménage déjà ses espaces verts selon ce principe de gestion intégrée des eaux pluviales. Avec le Plan de gestion de l’eau 2022-2027, l’ambition du Gouvernement bruxellois est d’étendre progressivement cette gestion de la pluie à la source sur tout son territoire. 80 % des voiries bruxelloises étant communales, le Gouvernement soutient donc financièrement les communes pour mener à bien ces projets, notamment à travers des subventions et l’appel à projets «Action Climat ». Et les communes répondent à l’appel : en 2020 et 2021, 80 projets communaux ont été soutenus par la Région, pour un montant de plus de 6 millions d’euros. En 2022, 54 nouveaux projets ont été rentrés; les lauréats seront connus début décembre.

A l’échelle régionale, le Gouvernement, via les Ministres compétents, veille à mettre en place une gestion durable des eaux de pluie dans ses différents projets de rénovation urbaine (CRU, contrats de quartier durables, …), de réaménagement des voiries régionales, ou encore dans la réforme en cours de son Règlement régional d’urbanisme, qui prévoit notamment que minimum 10 % de l’espace public soit perméable.

Pour accompagner et conseiller les acteurs privés et publics dans leurs projets, un facilitateur Eau a été mis en place au sein de Bruxelles Environnement. Les Bruxellois.es souhaitant installer une citerne d’eau de pluie ou rendre leur sol perméable bénéficient quant à eux de primes Renolution.

Pour Alain MARON, Ministre bruxellois de la Transition climatique et de l’Environnement : « il est temps de tourner la page de la bétonisation à outrance de notre ville, entamée avec le voûtement de la Senne il y a plus de 150 ans. En valorisant la pluie et en restaurant son cycle naturel, nous préservons durablement nos ressources en eau et nous rendons Bruxelles, mieux adaptée au dérèglement climatique, plus verte et plus agréable à vivre. »

Pour Alain MUGABO, Echevin du Climat et de l’Eau à Forest : « Ce nouveau logiciel est déjà une réalité à Forest et ça marche ! Il n’y a plus aucun aménagement sur l’espace public ou dans un bâtiment public qui n’inclut pas la création de jardins de pluie. Ça permet à notre Commune de faire face aux conséquences du dérèglement climatique. »

L’enquête publique du Plan de gestion de l’eau se déroule jusqu’au 30 avril 2023. Tous les documents sont consultables en ligne ou sur rendez-vous à Bruxelles Environnement (eau_water@environnement.brussels) et dans les 19 communes.