M adame, Monsieur,
La crise du Covid-19 met toute la société sous tension et en difficulté. Nous sommes bien conscients que les personnes qui travaillent, de manière rémunérée mais aussi bénévole, dans les secteurs du soin et du social sont à la fois les personnes dont nous avons le plus besoin et en même temps celles qui sont les plus exposées. Nous avons toutes et tous besoin de vous pour limiter les impacts de cette crise et prendre soin de celles et ceux qui en ont besoin et, de fait, vous êtes contraints de prendre des risques.
Je voulais d’abord et avant tout et très sincèrement vous remercier pour votre engagement à faire face à cette crise, dans une situation très difficile. Ce sont des remerciements du fond du cœur.
Croyez bien que je mesure l’ampleur de la difficulté, entre autres pour connaître directement nombre d’entre vous et avoir eu nombre de contacts directs et indirects avec des personnes « en première ligne » ces dernières heures : médecins, infirmières et infirmiers dans différents types de structures, travailleuses et travailleurs de rue, personnels de l’ambulatoire, personnes actives dans l’aide aux sans – abris ou aux migrants, etc.
Il est évidemment important que les structures sociales et de soin restent au maximum opérationnelles. Nous sommes néanmoins conscients, depuis le début de la crise, du problème du manque de matériel de protection, dont les masques. Nous ne ménageons pas nos efforts, parfois avec le Fédéral, parfois sans.
500.000 masques sont distribués ce jour à destination prioritaire des hôpitaux et des centres de tri. Une seconde commande de 400.000 masques doit arriver dans la nuit de vendredi. Leur distribution se déroulera dimanche auprès des maisons de repos et des maisons de repos et de soins, des soignants à domicile, du secteur des sans abri et des migrants, du secteur de la toxicomanie, etc. Vous n’êtes PAS oubliés. La carence de masques due à l’inexistence d’un stock stratégique fédéral de départ a obligé, de fait, à ne fournir que les hôpitaux ou les structures avec « cluster corona » avéré. Dès qu’il y a une marge, elle part vers les autres secteurs. Du reste, la Région a procédé à une commande spéciale pour les secteurs sous sa compétence (y compris en Cocom / Cocof).
Nous sommes également en train d’identifier avec vous, dans différents secteurs, quels sont les besoins budgétaires et opérationnels complémentaires qui découlent de la crise (d’une part pour soutenir les opérateurs pour leur permettre d’assurer leurs missions et d’autre part pour créer des dispositifs complémentaires indispensables). Il est évident qu’en tant que Ministre en charge du social et de la santé, je porterai ces demandes éventuelles, y compris budgétaires, au sein du gouvernement régional. Cette crise a au moins un mérite: faire prendre massivement conscience, s’il en était besoin, de la place centrale et indispensable des métiers du soin, de la santé et du social au sein de la société et de la nécessité impérieuse qu’ils disposent des moyens requis pour fonctionner dans de bonnes conditions. Vous pouvez compter sur moi pour faire écho à cette prise de conscience.
Alain Maron
Ministre des Affaires sociales et de la Santé de la Région de Bruxelles-Capitale