L’aménagement du parc de Neerpede se poursuit dans le cadre du Plan opérationnel de Neerpede. Le projet de renaturation de l’étang Mayfair et de l’étang Moyen, actuellement bétonné, a été amendé pour répondre aux conditions fixées pour la délivrance des permis d’urbanisme et d’environnement, à la suite de la commission de concertation. En décembre, le gouvernement bruxellois a aussi approuvé les principes de gestion de la future zone de baignade en plein air, intégrée dans le projet. Le parc de Neerpede prend ainsi progressivement forme au profit de la biodiversité et des Bruxellois·es.
Le parc de Neerpede s’aménage au fil de l’eau
En 2021, le gouvernement bruxellois et la commune d’Anderlecht adoptaient le Plan opérationnel de Neerpede. Objectif : améliorer la qualité environnementale de cette vaste zone verte de 400 ha tout en y développant diverses activités récréatives et agricoles en cohérence avec le site. L’un des projets phares est l’aménagement d’un parc de 40 ha au fil de l’eau, le parc de Neerpede, inscrit comme pôle récréatif régional dans le Plan Régional de Développement Durable (adopté par le gouvernement en 2018).
Aujourd’hui, la plupart des plans d’eau de ce futur parc sont bétonnés. Ils souffrent d’une mauvaise qualité de l’eau et donc d’un manque de biodiversité. Dès lors, de nombreux aménagements sont prévus pour améliorer la biodiversité et la qualité environnementale du site :
- Les sources seront reconnectées au réseau hydrographique et mises en valeur.
- Le lit et les berges du Neerpedebeek, qui s’écoule à travers le site, seront renaturés pour que la faune et la flore puissent à nouveau s’y développer tout le long de son parcours.
- L’étang Mayfair sera entièrement dédié à la biodiversité avec des berges végétalisées. La roselière existante sera prolongée sur tout le pourtour de l’étang afin de le protéger davantage et d’offrir un habitat propice aux oiseaux, poissons, amphibiens et mollusques.
- Les berges de l’Etang moyen seront aussi végétalisées. Un tiers de cet étang sera transformé en zone baignade naturelle tandis que le reste accueillera des milieux riches en biodiversité : une roselière de 4.500 m² dans la partie centrale et une zone humide à niveau d’eau variable dans la partie ouest.
- Les bassins d’orage, actuellement complètement bétonnés, seront eux aussi végétalisés et intégrés dans les aménagements paysagers du parc.
Quelques aménagements ont déjà été menés fin 2023, comme la remise à ciel ouvert du ru olympique ainsi que l’aménagement de noues et fossés végétalisés par la commune d’Anderlecht, en collaboration avec Bruxelles Environnement et avec un co-financement de l’appel à projets “Action climat” de la Région. Les prochaines étapes sont la renaturation du Neerpedebeek, l’aménagement de l’Etang moyen et de ses abords, la construction d’un pavillon d’accueil pour la zone de baignade naturelle et des sanitaires accessibles à tous les usagers du parc, ainsi que le réaménagement en zone de parc de la boucle Marius Renard et de la partie de la drève olympique comprise entre l’étang moyen et l’étang de la Pede.
La gestion de l’étang naturel de baignade
A l’initiative du Ministre bruxellois de l’Environnement, Alain Maron, le gouvernement bruxellois a approuvé, le 7 décembre, les principes de gestion de la future zone de baignade naturelle, qui sera aménagée sur un tiers de l’Etang moyen. La gestion globale du parc de Neerpede sera assurée par Bruxelles Environnement, qui délèguera la gestion de la zone de baignade (accueil, encadrement, sécurité, entretien, propreté, etc.) à un prestataire spécialisé via un marché public. Une convention Région – Commune fixera les modalités de supervision de cette nouvelle activité pour garantir sa bonne intégration dans le parc, en particulier sur le plan de la biodiversité, de la mobilité, de la propreté et de la sécurité.
Alain Maron, Ministre bruxellois de l’Environnement : « je me réjouis que l’aménagement du parc de Neerpede avance car ce poumon vert, important pour notre Région, avait grandement besoin d’être revalorisé pour renforcer ses qualités environnementales, dont la biodiversité. Les Bruxellois·es ont soif d’espaces verts de qualité, pour leur bien-être et leur santé. Bruxelles manque aussi d’espaces permettant de se baigner en plein air, comme c’était possible il y a 50 ans. L’aménagement d’un étang de baignade naturelle dans le parc offrira donc aux Bruxellois.es une expérience unique de nage et de détente dans un cadre naturel revalorisé. »
Concrètement, en période estivale (de mai à septembre), l’étang de baignade sera accessible, sur réservation, en journée, pour un tarif démocratique. En période hivernale (d’octobre à avril), l’étang sera accessible ponctuellement, quelques heures par semaine, aux clubs sportifs bruxellois. Bruxelles Environnement étudiera la possibilité d’élargir cet accès hivernal aux clubs canins. La réservation préalable a l’avantage de répartir le nombre de baigneurs sur la journée et d’éviter de fortes affluences dans le parc, autour de la zone de baignade.
Pour garantir une bonne qualité de l’eau, maximum 225 baigneurs seront autorisés en même temps sur le site, une limite fixée pour rester en-deçà des capacités de lagunage et de l’espace disponible dans et autour de l’étang. Ce nombre maximal pourra toutefois être réduit en fonction des circonstances, notamment lors des premiers mois d’ouverture afin d’assurer l’intégration progressive de cette activité sur le site. Si cette capacité maximale est atteinte, chaque baigneur disposera alors de 21 m² dans l’eau, un espace largement supérieur aux normes légales des piscines (2 à 3 m²/baigneur). Les baigneurs disposeront donc de suffisamment d’espace pour profiter de la zone de baignade naturelle dans le respect de chacun et du milieu environnant.
Par ailleurs, la qualité des eaux sera régulièrement contrôlée. L’impact du projet sur la biodiversité et le site fera aussi l’objet d’un monitoring régulier. L’amélioration prévue de la qualité de l’eau, grâce notamment à la zone de lagunage ainsi que la renaturation de l’étang et de ses berges, bénéficieront directement à la faune et à la flore locales. Les modalités d’exploitation de la zone de baignade seront précisées dans le permis d’environnement et pourront, si nécessaire, évoluer en fonction de l’évaluation sur le terrain.
Le coût de l’ensemble du projet est actuellement estimé à 9.265.000 €. Un coût de réalisation mais aussi de gestion bien moindre que celui d’une piscine conventionnelle, vu qu’un étang de baignade naturelle ne nécessite ni énergie (il n’est pas chauffé), ni produit chimique (pour épurer l’eau). Les travaux, financés via l’accord de coopération Beliris, commenceront début 2025. L’ouverture au public est prévue pour l’été 2026.