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Depuis 2019, plus aucun pesticide n’est utilisé en Région bruxelloise pour entretenir les espaces publics, qu’ils soient régionaux ou communaux. Leur usage est également interdit dans les zones tampons, définies autour des cours et plans d’eau, afin de réduire la pollution de nos milieux aquatiques et de nos sols. La Région bruxelloise entend maintenant aller plus loin et inciter les gestionnaires d’espaces privés à changer leurs pratiques pour protéger la santé des Bruxellois.es et celle de notre environnement.

De nombreuses études ont en effet démontré l’impact néfaste des pesticides sur la biodiversité et notre santé. Chaque année, 385 millions d’intoxications graves seraient causées par ces substances dans le monde[1]. Ces produits nous contaminent aussi petit à petit, à notre insu. L’Organisation Mondiale de la Santé estime en effet qu’ils sont liés à de nombreuses maladies neurologiques, à des troubles endocriniens, des problèmes de fertilité, des allergies,… En Belgique, tous les enfants testés dans le cadre d’un biomonitoring par Test-Achats, en 2021, étaient contaminés et dans presque tous les cas par plus d’un pesticide.

Dès lors, ce jeudi 19 janvier, le Gouvernement bruxellois a approuvé, à l’initiative du Ministre de l’Environnement, Alain Maron, le Plan bruxellois de réduction des pesticides 2023-2027. Son objectif : réduire l’utilisation de pesticides sur le territoire régional pour protéger notre santé et celle de notre environnement. L’autorisation ou l’interdiction de vente d’un produit relève quant à elle du gouvernement fédéral. La cour de justice européenne a d’ailleurs confirmé que la Belgique avait abusivement permis l’usage de pesticides interdits sur le territoire européen, comme les néonicotinoïdes.

Pour Alain Maron, Ministre bruxellois de l’Environnement : « réduire l’utilisation de pesticides au profit de méthodes plus respectueuses de notre environnement est essentiel pour améliorer la santé des Bruxellois.es, en particulier des plus vulnérables, comme les enfants sur les terrains de sport ou les riverains de parcelles pulvérisées. Depuis quelques années, la Région s’est engagée à gérer les espaces publics de manière écologique. Avec ce plan, nous allons encore plus loin et nous nous engageons à réduire l’usage des pesticides aussi sur des espaces privés. Bruxelles montre l’exemple. Nous espérons que le Ministre fédéral de l’agriculture prendra également ses responsabilités pour protéger la santé des Belges et la biodiversité ».

Concrètement, pour aider les Bruxellois·es à utiliser des alternatives de jardinage non-polluantes, la Région va développer des actions de sensibilisation et outiller les différents acteurs en leur proposant des kits pédagogiques et en organisant des formations pour répondre à toutes les questions comme : comment jardiner autrement ? Quelles sont les alternatives efficaces ? Quelles sont les plantes à favoriser ? Que faire de ses stocks de pesticides ?

Bruxelles Environnement mettra prochainement en ligne des conseils et des tutos vidéo à destination  des professionnels et des particuliers. Son Facilitateur Nature accompagnera les gestionnaires d’espaces privés (par exemple les gestionnaires de terrains de sport, de copropriétés, d’immeubles de bureaux,…) dans leurs démarches de conception et d’entretien écologiques de leurs espaces extérieurs. Par ailleurs, des campagnes de communication seront prochainement menées dans les magasins et jardineries qui vendent des pesticides et les mesures de précaution à prendre lors de la manipulation et du stockage de ces produits seront rappelées. La formation destinée aux professionnels sera aussi revue et améliorée pour offrir plus de contenus en ligne et son volet sur la gestion écologique des espaces verts sera grandement étoffé.

Enfin, pour lutter plus spécifiquement contre les différentes pollutions causées par les pesticides sur notre environnement, le système de surveillance des risques dans l’environnement (eau, air, sol, production agricole) sera renforcé pour permettre des actions ciblées si nécessaire. Ainsi, la Région bruxelloise franchit une nouvelle étape vers un territoire zéro pesticide.

[1] Boedeker, W., Watts, M., Clausing, P. et al. The global distribution of acute unintentional pesticide poisoning: estimations based on a systematic review, BMC Public Health 20, 1875 (2020). Voir : https://rdcu.be/c3F9x