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Communiqué de presse – Bruxelles – 02 avril 2023

Climat :  la Région bruxelloise mesurera désormais son empreinte climatique globale

Le dernier rapport du Giec l’a encore rappelé : le dérèglement climatique est un problème planétaire, qui demande une réponse mondiale. La Région bruxelloise agit résolument pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre directes (celles émises sur son territoire), qui font l’objet des accords de réduction internationaux et intra-belges. Mais elle s’est aussi engagée dans sa « loi climat » bruxelloise à réduire ses émissions indirectes. Ces dernières sont les émissions produites hors du territoire régional, mais qui découlent de la consommation de biens sur le territoire de la Région. Pour cela, le Gouvernement bruxellois vient de valider à l’initiative d’Alain Maron, Ministre de la Transition climatique et de l’Environnement, un instrument de calcul développé et proposé par Bruxelles Environnement. Explications.

 

Il n’existe pas d’outil standard international reconnu afin de calculer les émissions produites hors du territoire régional. Il s’agit d’une étape importante pour mieux connaître l’impact global des choix de production et de consommation bruxellois et développer ainsi une politique climatique cohérente, qui évite de simplement déplacer vers les régions voisines ou vers l’étranger les émissions évitées à Bruxelles. Il s’agit d’orienter les choix pour une réduction globale des émissions.

 

En 2021, la Région bruxelloise a émis « directement » environ 3.500 KT de CO2 , issues essentiellement des bâtiments (chauffage, cuisson, eau chaude, climatisation, etc.) et du transport routier. Ces émissions sont dites directes, car elles sont produites sur le territoire régional, via la combustion de nos chaudières, le moteur de nos véhicules à essence, diesel ou LPG, l’incinération de nos déchets à Neder-Over-Heembeek, … Elles sont encadrées par les Accords de Paris et le burden sharing intra-belge et devront baisser de minimum 47 % d’ici à 2030, selon l’ambition du projet de Plan Air Climat Energie adopté par le Gouvernement bruxellois.

 

Mais qu’en est-il de l’impact climatique du jeans que l’on porte ou de la tomate que l’on met en vente au supermarché?  Jusqu’à présent, les émissions liées à la production et au transport de ces produits hors de la Région bruxelloise ne sont pas mesurées assez finement pour être prises en compte structurellement dans les politiques. La production et le transport des très nombreux biens consommés à Bruxelles et produits ailleurs ont pourtant un impact majeur sur le dérèglement climatique. Pour se donner les moyens de connaître cet impact et de développer sur cette base une action globale et cohérente contre le dérèglement climatique, la « loi climat » bruxelloise, adoptée en 2021, chargeait donc Bruxelles Environnement de développer l’outil de mesure des émissions indirectes régionales.

 

Aujourd’hui, c’est chose faite : ce jeudi 16 mars, le gouvernement bruxellois, à l’initiative d’Alain Maron, Ministre bruxellois de la Transition climatique et de l’Environnement, a adopté une méthode de calcul de ses émissions indirectes. Il ressort des premiers résultats que les émissions indirectes de la Région bruxelloise sont 8 à 10 fois supérieures à ses émissions directes.  Ce n’est pas une surprise, car la Région bruxelloise, très urbanisée, importe plus de 90% de son énergie ainsi que la plupart des biens qui y sont consommés. Mais c’est nettement supérieur aux estimations antérieures.

 

Pour Alain Maron, Ministre bruxellois de de la Transition climatique et de l’Environnement : « L’outil développé par Bruxelles Environnement pourra éclairer les futurs choix du Gouvernement avec une vision élargie.  Cela nous permettra d’adopter des politiques plus cohérentes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre globales – et pas seulement bruxelloises – et renforcer notre contribution aux objectifs climatiques internationaux.  Il s’agit de tout mettre en œuvre pour préserver une planète vivable, pour notre santé, notre bien-être et celui de nos enfants et petits-enfants.»

 

Concrètement, cette nouvelle méthode de calcul prend en compte :

  • Émissions indirectes liées à la consommation d’électricité
  • Achat de biens et services
  • Biens immobilisés (équipement, machines, constructions, voiries et véhicules)
  • Déchets générés
  • Transport de marchandises amont/aval et distribution
  • Déplacements de personnes
  • Investissements (épargne, placements, …)
  • Utilisation des produits fabriqués
  • Fin de vie des produits fabriqués

 

Les premiers résultats de cette méthodologie mettent clairement en avant l’importance d’agir sur les émissions indirectes bruxelloises. Le Plan Air climat Energie, dont l’adoption définitive est prévue en avril 2023, prévoit déjà une série de mesures en ce sens comme par exemple, le développement du réemploi et du recyclage des matériaux de construction, la mise en place d’une logistique durable, le renforcement de la production locale,… Grâce à ce nouveau cadre de calcul, l’impact de ces mesures pourra donc prochainement être estimé, quand Bruxelles Environnement l’aura affiné et appliqué aux différentes activités déployées sur son territoire.

En connaissant mieux l’impact climatique global découlant de l’activité sur le territoire bruxellois, le Gouvernement sera en mesure d’orienter ses choix politiques stratégiques secteur par secteur pour minimiser notre impact climatique.  C’est un important outil au service des différentes politiques régionales.

« Grâce à l’adoption de cette méthodologie innovante, la Région Bruxelles-Capitale pourra dorénavant estimer précisément ses émissions indirectes, en plus des émissions directes, que nous connaissons bien.  Connaître finement l’impact climatique hors Bruxelles des choix de production et de consommation bruxellois doit permettre de penser nos politiques économiques, territoriales, énergétiques et climatiques de façon plus cohérente, en ayant à l’œil notre impact global.  Quel est l’impact climatique global de démonter sélectivement et réutiliser les matériaux de construction en économie circulaire ici plutôt qu’en faire produire de nouveaux et les importer d’un pays lointain ?  Est-il plus intéressant sur le plan climatique de relocaliser une part de l’activité productive à Bruxelles, ou de privilégier le secteur tertiaire ? Ces questions, parmi de nombreuses autres, se posent aux responsables politiques qui veulent adopter une politique climatique ambitieuse. » conclut Alain Maron.