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Avec le chiffre impressionnant de 4000 hectares d’espaces verts, Bruxelles est régulièrement plébiscitée comme l’une des villes les plus vertes d’Europe. Non seulement grâce à ses nombreux parcs ou à la forêt de Soignes, mais aussi aux grâce aux arbres et plantations le long des rues et dans les espaces publics. Aujourd’hui, Bruxelles compte plus de 37.000 arbres le long des voiries régionales et plusieurs milliers le long des autoroutes, ce qui représente une surface globale de 150 hectares. Hélas, les espaces verts ne sont pas répartis de manière homogène dans la région et Bruxelles Mobilité, Bruxelles Environnement et le Port de Bruxelles souhaitent y remédier.

Dans la Région bruxelloise, la zone du canal présente l’effet d’îlot de chaleur le plus important et la plus grande surface « bétonnée ». Par conséquent, les habitants de cette zone sont exposés à davantage de « risques » en matière de santé que ceux des zones périphériques, plus vertes et plus fraîches. Afin de restaurer les fonctions de l’écosystème de cette zone et de rafraîchir la ville, la région adopte une stratégie de plantation à grande échelle dans les quartiers autour du canal.

14.000 arbres et plantations pour la zone du canal

Bruxelles Mobilité, Bruxelles Environnement et le Port de Bruxelles unissent leurs moyens pour maximiser la verdurisation de la zone du canal. Du nord au sud de la zone, ce sont plus de 14.000 arbres et arbustes qui seront plantés, ce qui représente presque 30.000 m² de surface déminéralisée et 100.000 m³ de capacité de gestion intégrée des eaux de pluie.

Pour Elke Van den Brandt, Ministre bruxelloise de la mobilité et des travaux publics : « Il s’agit d’une mesure de rattrapage indispensable qui n’est que le début d’une Bruxelles plus verte. Les arbres jouent un rôle crucial dans la ville : ils purifient l’air, produisent de l’oxygène, absorbent le CO² et, en été, un seul arbre apporte autant de fraîcheur que cinq climatiseurs. C’est pourquoi nous examinons systématiquement tous les endroits où nous pouvons planter, car chaque arbre, chaque plante compte. En effet, plus de verdure contribue également à une meilleure qualité de vie : quelques arbres, plantes ou pelouses où l’on peut jouer ou s’asseoir peuvent immédiatement apaiser un quartier et améliorer la qualité de vie pour toutes les générations. Nous voulons offrir à chaque Bruxellois.e un coin de nature à portée de main. »

Comme chaque mètre carré compte, de nombreux petits projets seront déjà réalisés cet hiver 2023-2024, notamment dans les quartiers les moins verts, en attendant quelques grands projets dont la réalisation est planifiée à moyen terme.

  • Avenue de Vilvorde : le terre-plein central existant deviendra un lien important dans le réseau écologique grâce à la plantation de 5.000 nouveaux arbres et arbustes, ce qui représente 25.000 m² de gestion écologique.
  • Boulevard du Neuvième de Ligne : 801 m² de végétalisation avec de nouvelles plantations, il y aura également des bancs pour les passants.
  • Améliorations ponctuelles avec l’agrandissement et la plantation de fosses d’arbres dans la zone centrale du canal, comme autour du pont Loredana Marchi, au MIMA, au Pont des Hospices et au Quai de l’Industrie, près de la Rue du Constructeur et de l’école Erasmushogeschool.
  • Des m² supplémentaires ont également été trouvés à la Porte de Ninove pour déminéraliser et planter : cela représente 15 nouveaux arbres et arbustes, 1.359 m² de déminéralisation et 1.137 m³ de gestion intégrée des eaux de pluie. ​

« Nous sommes actuellement en train de créer un petit parc sur la rive droite, à côté du pont au niveau du square De Trooz », explique Sarah Vanschoenbeek, Ingénieur Directeur Entretien à Bruxelles Mobilité. « Ce projet a nécessité l’obtention d’un permis et nous nous sommes rendus sur place pour demander aux riverains ce qu’ils souhaitaient. L’espace réalisé est le résultat de leurs suggestions. Plus tard, 18 nouveaux arbres seront également plantés au Monument du Travail, de l’autre côté de l’eau. »

En constituant une trame verte connectée, ces plantations seront bénéfiques pour la biodiversité. Celle-ci est d’ailleurs renforcée par l’absence de tonte excessive des pelouses et des accotements et par la création de prairies fleuries.

Pour répondre au changement climatique, Bruxelles Mobilité diversifie ses espaces verts, en recherchant des espèces qui résistent à la sécheresse et aux températures élevées.

L’hirondelle de rivage, de retour à Bruxelles

De nombreux espaces verts le long du canal (7,14 hectares) sont la propriété du Port de Bruxelles. Ils sont gérés de manière écologique et différenciée, notamment par l’absence de pesticides, le fauchage tardif et l’utilisation minimale de brûleurs. Cette gestion tient compte des besoins des différentes espèces végétales et animales incluses dans le plan de gestion. Les 482 arbres qui bordent les berges du canal ont ainsi été répertoriés pour assurer leur suivi phytosanitaire. Pour chaque arbre abattu, le plan prévoit qu’un nouvel arbre soit planté.

« Comme le canal est un milieu artificiel avec peu de refuges pour les poissons, nous avons installé des radeaux végétalisés », explique Gert Van der Eeken, directeur général du Port de Bruxelles. « Au-dessus de l’eau, ils sont plantés, ce qui est intéressant pour les insectes, et au-dessous se trouvent des cages sous-marines Biohut® qui offrent un abri précieux et augmentent les chances de survie des jeunes poissons. Les radeaux flottants contribuent à la biodiversité du canal en créant un nouvel habitat pour les poissons, les amphibiens, les oiseaux, les insectes et les plantes. »

D’ici 2024, le Port de Bruxelles prévoit 200 m² supplémentaires de radeaux végétalisés. En outre, le Port de Bruxelles a installé des nichoirs sur les berges du canal pour attirer les hirondelles de rivage. Celles-ci avaient disparu de Bruxelles il y a une quarantaine d’années. Les premières hirondelles sont revenues en 2021 et, en juin de cette année 2023, déjà 35 couples reproducteurs ont été recensés.

Bruxelles Environnement crée et aménage de nouveaux parcs/espaces verts

Cela représente 1.300 arbres plantés dans les espaces verts de la zone du canal, récemment et dans les prochaines années.

“Quand notre nature est forte et florissante, nous pouvons compter sur elle pour nous protéger et nous garantir une bonne qualité de vie, contribuant à notre santé. Dès lors ramener des espaces de nature, de fraîcheur et de détente dans les quartiers centraux et denses, comme ceux situés le long du canal, est une de mes priorités depuis le début de la législature. Après le parc L28, celui de la Porte de Ninove, nous avons ouvert cet été la première partie du parc quai des Matériaux, grâce à la bonne collaboration entre Bruxelles Environnement, Beliris et le Port de Bruxelles” explique Alain Maron, Ministre bruxellois de l’Environnement et de la Transition climatique.

Ce parc de 2,8 hectares – l’équivalent de 3 stades de foot – s’étendra de Sainctelette au Pont des Armateurs et permettra de déminéraliser 10.000 m² de béton en plantant plus d’une centaine d’arbres.

Un peu plus loin, le parc Maximilien sera rénové et deviendra Max-sur-Senne car la Senne y coulera à nouveau à ciel ouvert. Cette collaboration entre la Ville de Bruxelles, Bruxelles Mobilité et Bruxelles Environnement dans le cadre du contrat de rénovation urbaine Citroën-Vergote est prévue pour 2025.

Après avoir aménagé le parc de la Senne à Schaerbeek, Bruxelles Environnement travaille aujourd’hui sur le parc de la Sennette, dans le cadre du contrat de rénovation urbaine Heyvaert – Poincaré. L’objectif est de faire de ce parc linéaire, situé dans un quartier densément peuplé entre les abattoirs et la porte de Ninove à Anderlecht, un îlot de fraîcheur.

« Tous ces projets contribuent à la réalisation de la trame verte, améliorant ainsi la résilience de la capitale face au changement climatique. La perméabilisation des sols et la végétalisation sont essentielles dans la lutte contre les îlots de chaleur, » explique Thomas Van den Boogaerde, chef de projet Espaces Verts de Bruxelles Environnement.

L’enjeu est de taille. Pendant les vagues de chaleur, il peut y avoir une différence de température allant jusqu’à 8° entre les quartiers les plus densément bâtis et les parties plus vertes et moins densément bâties de la ville ! Ce qui a un effet négatif sur le bien-être et la santé des habitants des zones concernées.

Pour Alain Maron, Ministre bruxellois de l’Environnement « La nature est essentielle en ville, tant pour améliorer la qualité de vie des Bruxellois·es que pour rendre notre région plus résiliente face au dérèglement climatique. De nombreux Bruxellois·es n’ont pas de jardin et ont droit, eux aussi, à des lieux de détente, de rencontre et de fraîcheur en été.«