La réforme des maisons de repos à Bruxelles prend forme suite à l’adoption d’un nouvel Arrêté qui vient d’être publié au Moniteur. Il entrera en vigueur le 1er septembre 2024. Initiée par le Ministre bruxellois de la Santé et de l’Action Sociale, et pilotée par Iriscare, la réforme vise à transformer les maisons de repos via un changement de culture dans l’accueil, l’accompagnement et les soins, dont l’objectif devra toujours être le bien-être des résidents.
L’objectif de la réforme est d’ouvrir les maisons de repos sur leur quartier, en les transformant en lieux de vie où les résidents sont valorisés et participent de manière autonome aux activités quotidiennes. Le but est également de soutenir le personnel et lui permettre de retrouver une fonction porteuse de sens.
Pour le ministre bruxellois de la Santé et de l’Action Sociale : « ces nouvelles normes sont l’aboutissement du travail de toute une législature. Nous nous étions engagés à revoir en profondeur le fonctionnement des maisons de repos pour en faire des lieux où il fait bon vivre, et bon travailler. Après avoir sensiblement renforcer le personnel autour des résidents, ces nouvelles normes vont revaloriser la vie dans les maisons de repos. Participation, valorisation des capacités de chacun, liberté de choix et ouverture sur le quartier : voici les principes au cœur des institutions de demain ! »
Concrètement, les normes que doivent respecter les institutions ont été revue afin d’intégrer dans leurs lignes directrices les principes issus des principes Tubbe et Montessori. Ces principes visent à valoriser les capacités des résidents afin de les stimuler et de développer la démocratie interne des institutions. Par exemple, plutôt que d’amener un résident vers la cafétéria en chaise roulante, on l’accompagnera en marchant à ses côtés. Ces principes laissent également une grande place à la participation des résidents, par exemple pour déterminer les menus, choisir des activités à réaliser, donner son avis sur les horaires.
Par ailleurs, les maisons de repos devront désormais s’ouvrir sur leur quartier, notamment en faisant appel au tissus associatif. L’objectif est de faire entrer la ville dans la maison de repos, ou de faire sortir les résidents dans la ville. Par exemple en organisant une école des devoir dans la cafeteria, en accueillant les répétitions d’une école de danse du coin, ou en recevant la visite d’un club de whist.
18 millions pour renforcer le personnel et une plateforme en ligne
Cette nouvelle manière de fonctionner, qui est déjà à l’œuvre de manière embryonnaire dans certaines maisons de repos, s’accompagne d’un renforcement massif du personnel financé. Plus de 18 millions € annuels sont en effet investis pour augmenter le nombre de kinésithérapeutes, de logopèdes, d’ergothérapeutes et d’éducateurs spécialisés afin de mettre en œuvre cette nouvelle culture et alléger les tâches du personnel soignant.
Par ailleurs, une plateforme en ligne gratuite initiée par Iriscare, “It takes a village” (en référence à l’expression anglophone « It takes a village to raise a child »), sera disponible à partir du 1er avril pour que tout le monde puisse bénéficier de coachings, outils, et échanges de bonnes pratiques. Il est en effet primordiale d’impliquer et de former l’ensemble des acteurs, du personnel, des familles et des citoyens qui le désirent à cette nouvelle culture d’accompagnement des résidents.