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Depuis le début de la crise, la situation des publics vulnérables est au centre des préoccupations du gouvernement bruxellois. En particulier pour les personnes sans abri, touchées de plein fouet par la crise sanitaire et ses conséquences, un ensemble de mesures ont été mises en œuvre pour :

  1. renforcer les acteurs existants et leur permettre de poursuivre leur mission (accueil de jour et accueil de nuit) ;
  2. créer des dispositifs complémentaires, d’accueil de jour et de nuit ;
  3. organiser une capacité d’accueil des personnes sans abri diagnostiquées co-vid ;
  4. renforcer l’aide et la protection des personnes dites transmigrantes ;
  5. garantir la coordination et le monitoring global de l’ensemble des dispositifs ainsi que le monitoring médical.

Pour atteindre l’ensemble de ces objectifs, un montant de 7.104.720,00 € de budget supplémentaire a été dégagé par le gouvernement le 26 mars dernier.

A ce jour, voici le relevé des avancées concrètes.  Celles-ci s’ajoutent aux dispositions que les communes ont prises (notamment en matière de renforcement du travail de rue, de l’accès à des sanitaires et d’aide alimentaire) :

Premier volet : le renforcement des acteurs pour leur permettre de poursuivre leur mission

  • Les opérateurs agréés sont tous concernés par les mesures de soutien au Non-marchand décidées le 26 mars dernier, à savoir : maintien des subventions facultatives, immunisation de la période de crise pour le calcul des subsides récurrents, report des délais de remise des justificatifs, intervention complémentaire pour compenser le surcoût généré par le maintien et l’aménagement de l’activité, intervention complémentaire pour compenser la perte de recettes.
  • Les subventions spécifiques à l’hiver octroyées aux acteurs de jour et de nuit ont été prolongées.
  • Les maisons d’accueil et centres d’accueil d’urgence ont été renforcés via une augmentation de leur subvention annuelle pour frais de fonctionnement pour permettre le maintien de l’accueil.

Deuxième volet : la création de dispositifs complémentaires, de jour et de nuit

Concernant les dispositifs d’accueil de jour :

  • Organisation, à l’auberge de jeunesse Jacques Brel, d’un dispositif intégré (soins primaires, douches, sanitaires, aide alimentaire + lits de répit + orientation vers les capacités d’accueil de nuit). Sous l’impulsion de Bruss’help, ce lieu est coordonné par Médecins du Monde et associe 4 opérateurs (Rolling Douche, Bulle, La Source et le Centre Athéna Centrum) + 40 bénévoles. Il permet d’accueillir 90 personnes par jour.
  • Mise en place d’un service mobile d’intervention (incluant du personnel médical et actif en journée et soirée). Ce service mobile assuré par le New Samusocial permet d’assurer le transport sécurisé vers l’hôpital ou les places d’accueil destinées aux personnes diagnostiquées covid. Une maraude sanitaire venant au contact des personnes éloignées des centres d’aide et en rue est également organisée.
  • Coordination de l’aide alimentaire au quai des péniches et mise en place de lieux supplémentaires de distribution de nourriture.
  • Renforcement des moyens des opérateurs de Travail de rue (augmentation de 350.000 €)

Concernant la capacité d’accueil de nuit :

A ce jour, 726  lits ont été mobilisés dans 10 hôtels, auberges et infrastructures collectives, en étroite collaboration avec la Ville de Bruxelles et les communes de Forest, Saint-Josse, Anderlecht, Molenbeek, Schaerbeek et Saint-Gilles.

Les capacités déployées sur chacun des sites sont co-construites, sur mesure, en tenant compte des ressources de chaque commune et CPAS.  Les personnes accueillies dans ces hôtels, comme l’ensemble des personnes accueilles dans le centres d’accueil pour personnes sans abri, font l’objet du monitoring médical coordonné par Bruss’help.

Troisième volet : la création d’une capacité d’accueil des personnes diagnostiquées co-vid et un monitoring médical

260 places ont été créées dans 3 lieux pour permettre d’accueillir les personnes sans abri diagnostiquées covid. Nous tenons cette situation à l’œil pour que la capacité d’accueil de personnes malades (toutes catégories, femmes, hommes, familles) soit suffisante.  .

Un renforcement du soutien infirmier/médical transversal aux différentes structures a été mis en place, permettant de rassurer les travailleurs et d’orienter adéquatement les patients suspects ou malades.

Quatrième volet : la coordination et le monitoring global de l’ensemble des dispositifs ainsi que le monitoring médical, assurés par Bruss’help

Bruss’help assure la coordination de l’ensemble des acteurs et dispositifs (de jour et de nuit) bruxellois, avec un monitoring journalier.

Bruss’help assure en outre le monitoring médical de l’ensemble des structures (ainsi que les conseils sanitaires à ces dernières) et bénéficie pour ce faire d’une équipe de 16 médecins, actifs tous les jours de la semaine, de 7h à 23h.

Le dispatching des personnes vers l’ensemble des capacités d’accueil de nuit est assurée par Bruss’help et le New Samusocial.

Cinquième volet : le renforcement de l’aide et de la protection des personnes dites transmigrantes

Avant la crise, la capacité d’accueil des personnes dites transmigrantes était de 350 places, à la Porte d’Ulysse (en complément de nombreuses initiatives d’accueil assurées par des citoyens).  En étroite collaboration avec le Ministre Président Rudi Vervoort, les mesures de protection et de distanciation ont amené à la création de 200 places supplémentaires dans deux hôtels, partiellement financées par le fédéral.  L’accueil à la porte d’Ulysse s’est en outre transformé en un accueil 24h/24 pour éviter que les personnes n’aient à se déplacer dans la ville en journée.  Les coût de cette capacité d’accueil complémentaire est à ce jour de 765.000 € dont une partie est prise en charge par le fédéral.

Enfin, la distribution de nourriture, qui était organisée dans le Parc Maximilien, est désormais centralisée dans un lieu sécurisé et coordonné, permettant de respecter les nécessaires mesures sanitaires.

Pour Alain Maron, Ministre bruxellois de la Santé et l’Action Sociale : « L’ensemble de ces mesures est loin de répondre à toute la problématique.  Outre les mesures qu’il était nécessaire de prendre dans l’urgence, cette crise sanitaire met en évidence la nécessité de repenser globalement la politique d’aide aux personnes sans abri comme le prévoit l’accord du gouvernement.  Je ne veux pas que la crise nous pousse à des solutions exclusivement temporaires. Dès aujourd’hui, je souhaite élaborer une stratégie globale et entamer la mise en place de mesures long termes permettant de basculer vers une logique structurelle d’accès au logement pour tous. Je lancerai dans les jours à venir, en étroite collaboration avec Madame Ben Hamou, un groupe de travail regroupant experts et opérateurs de terrain dont la mission sera de formuler des recommandations et pistes de solutions concrètes ».