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Ce jeudi 2 juillet, le gouvernement bruxellois a approuvé un plan de relance et de redéploiement pour la Région de Bruxelles-Capitale. La crise que nous avons connue est inédite par son ampleur. La réponse que nous lui opposerons l’est également. Et cette réponse sera structurée par la transition écologique, économique et solidaire. Car si ancrer Bruxelles dans la transition était prévu avant la crise, cela s’est montré indispensable pendant. Et ce sera plus qu’urgent dans le monde d’après.  

En définitive, la crise du coronavirus a démontré à quel point nous devions mieux préparer la ville afin qu’elle puisse protéger l’ensemble de sa population. Protéger, mais également permettre à chacun·e d’y trouver sa place. 

Ainsi, nous optons pour une ville qui prend soin de ses habitant·e·s, en assurant que son développement réponde aux enjeux climatiques, de santé et de qualité de vie dans chaque quartier. Et en faisant de la solidarité, notamment envers les personnes âgées et les personnes les plus précarisées, la première condition de la relance et du redéploiement, nous affirmons que la transition ne peut se faire à la carte : elle doit impérativement être écologique et économique et solidaire ou elle ne sera pas. 

Plus de détails sur les mesures, ci-dessous ↓

📁 Dossier de presse FR
📂 Dossier de presse NL

Transition économique 

La première urgence pour faire face à la crise économique a été d’aider les entreprises en difficultés. Avec le gouvernement, nous avons mis en place de nombreux dispositifs dans ce but. Des dispositifs d’envergure qui avaient pour but d’aider les entrepreneur·e·s à passer le cap de la crise. Avec un double objectif : répondre à l’urgence et préparer la transition. 

Au total, ce sont plus de 300 millions d’aides économiques directes qui ont été dégagés en un temps record. Pour une Région comme Bruxelles, et proportionnellement aux autres Régions, c’est gigantesque. Ces aides, notamment les primes aux entrepreneur·e·s, ont permis à des familles de manger. De payer leurs charges. D’éviter la faillite. Ou, tout simplement, de tenir le coup.  

Bien sûr, la situation reste compliquée pour beaucoup d’entreprises et d’indépendant·e·s. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles, dans son plan de relance, le gouvernement a complété son dispositif d’aides en s’attaquant à la question essentielle des loyers commerciaux. Cette mesure était très attendue par le monde entrepreneurial.  

L’idée est la suivante : en fournissant un cadre aux locataires et propriétaires, publics et privés, le gouvernement contribue à diminuer les charges de loyer pour les locataires sans créer de problème de liquidité ou de solvabilité pour le propriétaire.  

Mais plus que sauver l’existant, le choix a été fait de miser sur un changement de modèle économique. Il est urgent d’opter pour un modèle plus résilient, plus local, plus humain. C’est le sens du redéploiement qui a été décidé. Et c’est ce que nous avons déjà initié ces derniers mois. En soutenant les filières de production locale, en misant sur l’épargne citoyenne via le Prêt Proxi, en refinançant finance.brussels tout en conditionnant les investissements futurs à des critères durables…  

Le gouvernement a donc décidé de poursuivre dans cette voie et de mettre les bouchées doubles pour mobiliser l’épargne citoyenne. Un nouveau dispositif va ainsi venir compléter le Prêt Proxi afin de faire face à la crise de solvabilité des entreprises bruxelloises, prioritairement pour les commerces de proximité, les cafés et les restaurants. Sera à présent possible le recours à une ou des coopératives de crédit ainsi qu’à des plateformes agréées de type « plateforme de financement alternatif » qui mettent directement en relation les citoyen·ne·s avec des projets à financer. Cela va permettre d’étendre les possibilités d’investissement. Autre nouveauté : les garanties de la Région seront majorées si les projets sont exemplaires sur le plan social et environnemental.  

Le gouvernement mise aussi sur le développement de productions urbaines de transition. La crise a montré qu’il était possible – et nécessaire – de monter des lignes de production dans un délai rapide, par exemple sur le matériel de protection sanitaire. Elle a aussi mis en évidence un besoin de relocalisation d’une partie de l’économie et des filières de production. C’est pourquoi, l’Appel à projets Be Circular sera renforcé et comprendra un volet supplémentaire dédié à la production urbaine locale répondant aux besoins des Bruxellois·es. Sont notamment visés : la réutilisation, la réparation et le recyclage d’objets et d’équipements ;  la santé et la production de matériels de protection individuelle ; l’alimentation ; le textile ; le mobilier, les moyens de déplacement ; la construction et la rénovation de bâtiments … 

Afin de limiter le nombre de faillites, le gouvernement a également décidé de la mise en place d’un dispositif d’accompagnement qui permettra de faciliter le repreneuriat, par les travailleur·se·s, des entreprises en difficulté, sous la forme de coopérative. C’est une mesure innovante qui a notamment pour objectif de miser sur d’autres formes de gouvernance en entreprise, dans la lignée d’un travail essentiel : celui de la transmission d’entreprise.  

Enfin, afin de soutenir les commerçant·e·s et les dynamiques commerciales locales, le gouvernement a décidé du renforcement de l’Appel à projets Open Soon qui incite à la création de nouveaux commerces. 60 projets innovants devraient ainsi voir le jour dans les mois à venir.  

De plus, pour faire face aux géants de la distribution en ligne, il a été décidé de soutenir le développement d’un modèle alternatif de plateforme digitale et logistique spécialisé pour les commerces locaux. Cette plateforme couvrirait tout le territoire de la Région. L’idée est de soutenir les initiatives déjà existantes, de mutualiser l’effort communicationnel et marketing ainsi que de mutualiser un service logistique bruxellois « zéro émission ». 

Transition écologique 

La transition économique poursuit évidemment un objectif de transition écologique. Car si la crise a mis en avant la nécessité de changer notre modèle économique, elle a aussi démontré l’importance d’un développement urbain qui assure la transition énergétique de notre ville. C’est pourquoi le gouvernement lance aujourd’hui l’Alliance Emploi – Environnement – Rénovation pour stimuler la dynamique de rénovation du bâti bruxellois.  

Les travailleur·se·s du secteur de la construction ont, en effet été particulièrement touché·e·s par la crise, avec 65 % des travailleur·se·s mis·es en chômage économique. Accroître la rénovation énergétique du bâti bruxellois, c’est développer l’emploi local de notre Région. Et c’est aussi atteindre nos objectifs climatiques, à savoir réduire de 40% nos émissions de gaz à effet de serre en 2030 (par rapport à 2005) et approcher la neutralité carbone à l’horizon 2050.  

Pour y arriver, il a été décidé d’augmenter le budget des primes énergie de 8 millions d’euros par an et d’autre part, d’améliorer l’accompagnement offert par la Région pour lever les difficultés techniques et administratives rencontrées par les candidat·e·s à la rénovation (2 millions d’euros). Avec ces mesures, nous soutiendrons particulièrement les ménages à bas et moyens revenus afin que la transition énergétique soit socialement juste. Car il n’y a pas de justice climatique sans justice sociale. 

 Transition solidaire

Le secteur de la santé et de l’action sociale a été fort éprouvé par la crise sanitaire et il doit maintenant faire face à ses conséquences sociales, qui touchent particulièrement les Bruxellois·es les plus vulnérables. Dès lors, le Gouvernement a voulu que le plan de relance renforce résolument ces secteurs pour que la société bruxelloise post-covid soit plus juste et solidaire. Le plan de relance pour le social et la santé, c’est 24 millions d’euros et une douzaine de mesures, qui s’articulent autour de quatre axes majeurs: 

  • Mettre en place un outil de gestion des risques sanitaires 

Le premier axe vise à tirer les leçons de la pandémie et à doter la Région d’un véritable outil de gestion des risques sanitaires, qu’il s’agisse de risques épidémiques ou environnementaux (sècheresses, inondations, etc.). Cette crise nous a pris par surprise et on a penser le plan d’urgence tout en le mettant en œuvre. Bruxelles n’est pas à l’abri d’un autre risque sanitaire ; nous voulons qu’elle soit dorénavant bien préparée pour pouvoir y faire face sereinement.  

  • Lutter contre les inégalités sociales et environnementales pour une meilleure santé 

Comme la crise nous l’a tristement rappelé, notre santé va de pair avec la santé de la planète. Et nous savons que les inégalités sociales et environnementales déterminent les inégalités en matière de santé. Dès lors, le plan de relance renforce le soutien de la Région bruxelloise aux services de médiation de dettes, aux acteur·rice·s de terrain menant des projets pour l’accès des populations vulnérables à une alimentation de qualité, aux propriétaires publics et privés proposant des logements permettant un accueil qualitatif des personnes sans abri accueillies provisoirement dans les dispositifs d’urgence Covid, …  

  • Renforcer les dispositifs d’écoute et d’accueil des personnes en détresse 

Une société solidaire, c’est évidemment une société qui écoute et aide celles et ceux en détresse. C’est pourquoi, nous avons décidé de pérenniser le numéro d’urgence sociale lancé fin mars, vu son efficacité pour orienter les citoyen·ne·s vers les services sociaux adaptés à leur situation. La ligne d’écoute violences conjugales est aussi renforcée afin d’arriver, au plus tard en 2024, à une prise en charge 24/24, 7/7 des femmes victimes de violences. Le nombre d’appels a en effet triplé durant le confinement et il reste toujours bien au-dessus de la moyenne depuis le déconfinement. Outre l’écoute, l’accompagnement et l’hébergement des femmes victimes de violences sont aussi consolidés et un réseau de soutien entre victimes est développé. Enfin, les services de santé mentale seront également refinancés afin notamment d’accroître les équipes mobiles et de créer des lieux de proximité et d’inclusion sociale, pour contrer l’isolement engendré notamment par la crise. 

  • Assurer une place digne à nos aînés dans la société de demain 

Les maisons de repos ont particulièrement souffert de la crise du covid-19, et ce malgré les mesures de confinement et de protection, prises rapidement sur l’ensemble du territoire bruxellois. Pour qu’elles puissent continuer à fournir des services et des soins de qualité à leurs résident·e·s, qui en ont plus que jamais besoin, le plan de relance leur octroie un soutien supplémentaire de plus de 6 millions d’euros, en plus des 3,25 millions d’euros déjà octroyés (et outre le maintien des subsides structurels).  

Mais la crise du covid-19 a aussi mis en avant les failles de ces maisons de repos accueillant nos aîné·e·s. Dès lors, le plan de relance prévoit d’augmenter les capacités de prise en charge des personnes en perte d’autonomie à leur domicile. Il s’agit d’accroître l’ampleur de l’action des services agréées de l’aide à domicile mais aussi de revaloriser les métiers de l’aide et de faire connaître la qualité de leurs services. Il existe une multitude de dispositifs pour prendre soin de nos aîné·e·s, de formules intermédiaires entre l’aide à domicile et la maison de repos : les associations, les centres de jours, les centres de revalidation, etc. Tous ces dispositifs seront valorisés au travers de projets qui allient l’aide, le soin et le lien social afin de rompre le modèle dominant de l’institutionnalisation de nos aîné·e·s et de répondre à leurs différents besoins et envies.