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À l’initiative du Ministre bruxellois de la Transition climatique et de l’Environnement, Alain Maron, la Région bruxelloise va tester trois types de radars anti-bruit pour lutter contre les nuisances sonores liées au trafic routier. Le bruit est en effet un enjeu de société majeur. Son impact sur notre santé est encore plus invisible et méconnu que celui de la pollution de l’air : problèmes cardio-vasculaires, migraines, stress, insomnies, etc. A Bruxelles, selon une étude menée par l’Ecole de santé publique de l’ULB, 70 % de la population est exposée à un niveau sonore supérieur à la valeur recommandée par l’OMS au niveau du trafic routier (53dB). Chaque Bruxellois.e perd en moyenne 8 mois de vie en bonne santé à cause de cette pollution sonore.

Pour mieux objectiver le bruit routier, principale cause de la pollution sonore bruxelloise, Bruxelles Environnement a tout d’abord mené une campagne inédite de mesures acoustiques : le bruit généré par plus de 9.000 véhicules a ainsi été mesuré en conditions réelles de circulation (en sortie de rond-point, à vitesse modérée et en accélération). Jusqu’ici, seuls des contrôles à l’arrêt, par exemple lors du contrôle technique, permettaient de vérifier la conformité du niveau sonore d’un véhicule par rapport au niveau inscrit sur son certificat d’immatriculation. Les principaux enseignements de ces mesures sont :

  • La vitesse est déterminante sur le bruit de roulement des véhicules. Réduire la vitesse d’un véhicule diminue donc le bruit produit. Ainsi, passer de 50 à 30 km/h permet de gagner 3 dB(A), ce qui équivaut à diviser par deux le volume de véhicules.
  • En-dessous de 30 km/h, ce sont les accélérations et le bruit moteur qu’elles engendrent qui causent le plus de nuisances sonores. Encourager un mode de conduite souple est donc également important pour réduire le bruit routier.
  • Les motos et les camions sont particulièrement bruyants. Ainsi, moins de 1 % des véhicules mesurés sont des motos mais celles-ci représentent plus d’un quart des véhicules bruyants ! Les mesures montrent qu’une moto génère autant de bruit que 2,5 voitures (soit une émission moyenne de 4 dB en plus qu’une voiture). Le bruit d’un camion équivaut quant à lui à celui émis par 5,5 voitures (soit 7,5 dB supplémentaires par rapport à une voiture).

Pour étoffer ces observations, Bruxelles Environnement s’apprête maintenant à tester trois prototypes différents de « radars anti-bruit » dans les rues de la capitale. Ce type d’appareil est similaire à un radar classique si ce n’est qu’au lieu de mesurer la vitesse, il mesure le bruit. L’objectif premier de ces radars est avant tout scientifique : compléter les résultats issus de la première campagne de mesure, en mesurant plus de véhicules, plus longtemps (30 jours de mesures au lieu de 3). Il s’agira aussi de tester le fonctionnement de chaque appareil, sa facilité d’installation, sa robustesse et la manière dont les résultats sont communiqués. Les résultats du test détermineront l’intérêt de généraliser ou non ce type d’appareils , par exemple dans certains lieux critiques.

Pour Alain Maron, Ministre bruxellois de la Transition climatique et de l’Environnement : « Cette campagne de mesure a mis en lumière l’importance de l’impact sonore du trafic routier à Bruxelles, et l’efficacité de certaines mesures telles que la zone 30 ou l’utilisation de modes de déplacement actifs pour rendre notre ville plus calme et plus agréable. Grâce à l’installation de ces trois premiers « radars anti-bruit » nous affinerons ces mesures et pourrons ainsi mieux identifier les lieux et les véhicules problématiques. »